Page:Joseph Bonjean - Monographie de la pomme de terre, 1846.djvu/82

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altérée sur une si grande surface, qu'elle laisse craindre, selon quelques agriculteurs, pour les récoltes futures. — Cette opinion n'est pas la mienne ; je pense au contraire que toute pomme de terre altérée, si ses germes sont sains, peut produire de très bons tubercules ; les expériences que j'ai faites en grand cet automne, nous donneront, sous peu, la solution de cette importante question d'économie agricole.

Par drageons. La Maison Rustique conseille le moyen suivant de propagation, qui ne peut être tenté que sur de petites superficies, et pour des variétés qu'on a intérêt de multiplier promptement. Dans une terre qui aura reçu les préparations convenables et une fumure suffisante, on plante des pommes de terre à la manière ordinaire. Après six ou sept semaines, on arrache de chaque souche, et avec précaution, toutes les pousses qui sortent de terre, excepté une qu'on laisse. On transporte ensuite, dans une terre préparée pour les recevoir, ces drageons ou éclats à la manière des colzas, c'est-à-dire que, dans chaque troisième sillon ouvert par la charrue, on en dépose une rangée que recouvre le sillon suivant.

M. Dupont, de Cognin (16), conseille ce moyen aux cultivateurs qui n'auront pu sauver qu'une faible partie de leurs semences ; il l'a lui-même pratiqué plusieurs fois avec succès, en opérant de la manière suivante : « Dans les premiers jours de mars, dit ce savant agronome, plantez entiers les tubercules dans