Page:Joseph Bonjean - Monographie de la pomme de terre, 1846.djvu/84

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et aqueux, on a reconnu qu'ils peuvent être employés à la reproduction de l'espèce ; souvent même ils ont donné un produit plus considérable que les tubercules fournis par la récolte précédente.

M. Dubois, de Montgex, près Chambéry, et d'autres agronomes de ce Duché, ont eu occasion d'observer ce mode de reproduction des pommes de terre, qui présente cette année une utilité pratique en rapport avec la rareté et le prix élevé que cette substance ne manquera pas d'atteindre au printemps. Il importe donc de tirer parti des germes hors de saison, qui se montrent sur les pommes de terre qui ont été plus ou moins attaquées de la maladie. M. Dupont, que j'ai eu occasion de citer plusieurs fois, s'exprime ainsi à ce sujet : « Ces germes précieux seraient perdus pour la reproduction, s'ils restaient entassés, car ils s'épuiseraient rapidement. Pour utiliser d'une manière profitable cette végétation anormale, que la Providence semble avoir réservée pour la multiplication de l'espèce, il faut se hâter de détacher la partie altérée, du tubercule dont les pousses sont apparentes, et de planter ces germes à une profondeur de 15 à 16 centim. (7 à 8 pouces), les gelées atteignant rarement cette profondeur dans nos vallées. Cette plantation pourra produire au printemps une bonne et hâtive récolte. »

Par le moyen des pelures. On dépouille les tubercules d'une épaisseur suffisante de leur enveloppe ; on divise