Page:Joseph Marchand - L'Université d'Avignon aux XVIIe et XVIIIe siècles.djvu/72

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à leur tour une charte administrative, ne s’adressent point à l’évêque, mais au primicier et au Collège des docteurs en droit, et le titre même donné à cet acte indique bien qu’il émane du primicier et du Collège, se bornant à mentionner le nom d’Hyacinthe Libelli, « pour lors archevêque d’Avignon ». Il y a plus. Les statuts portent, il est vrai, l’approbation de l’archevêque, mais les docteurs n’étaient pas loin de croire cette approbation inutile. Dans la séance du 26 janvier 1675, où la commission, chargée de préparer la restauration de la Faculté des arts rendait compte de ses travaux, on rappela que suivant la bulle de Jean XXIII, le Collège pouvait faire des statuts pour toutes les Facultés, « sans même qu’il fût besoin de les faire confirmer aux supérieurs ». Et si, sur l’avis du primicier, on se décida à solliciter l’approbation de l’archevêque, ce fut seulement, « pour plus grande précaution, en tant que besoin serait et non autrement[1] ».

Cet incident permet de mesurer le chemin parcouru. L’Université reçoit d’abord ses statuts de l’autorité ecclésiastique, puis elle participe d’une façon de plus en plus directe à leur rédaction ; elle en vient un peu plus tard à ne voir dans l’approbation épiscopale qu’une formalité sans conséquence ; et cette formalité même, — s’appuyant comme d’habitude sur de vieux textes pour légitimer une prétention nouvelle, — elle finit par l’estimer superflue.

    lust. Dom. Doctorum aggregatorum utriusque Juris, anno MDCLXXIV et die vigesima quarta octobris, juxta prædicti collegii deliberationem, existente cancellario Universitatis Illustrissimo atque excellentissimo D. Hiacintho Libello, archiepiscopo Avenionensi. A. V. D 71. — Approbation de l’archevêque du 12 févr. 1675.

  1. Délib. du Collège des Docteurs en droit du 26 janv. 1675. A. V. D 31, fo 15.