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HISTOIRE DE L’AFFAIRE DREYFUS


Esterhazy lui-même[1], et d’autres encore, Rollin, François et Mareschal, qui ne pouvaient parler eux-mêmes, parce que la discipline les contraignait au silence, par leurs avocats[2] ; et le fils de Cavaignac[3]. — Gonse proteste surtout qu’il n’a point tenu à Picquart le fameux propos : « Si vous ne dites rien, personne ne le saura[4]. » Il s’en est défendu à la première enquête[5] ; « c’est un mensonge. » Réponse de Picquart : « Gonse a si souvent altéré la vérité au cours de cette affaire, verbalement ou par écrit, que sa parole n’a désormais aucune valeur[6]. » D’où provocation de Gonse, duel au pistolet ; Picquart n’est pas atteint et ne tire pas[7]. — La lettre d’Esterhazy à Drumont,

    de Pellieux. Je n’ai jamais eu de relations ni avec Mme de la Tocnaye, ni avec Mme Benzon, ni avec le Père Du Lac. (Voir p. 316). C’est du pur roman, dû à la parfaite imagination de M. le Procureur général. »

  1. Revision, II, 675, lettre du 29 juin 1906 à la Libre Parole ; deuxième lettre du 8 juillet.
  2. Ibid., II, 247 et 667, lettre du 3 juillet 1906, qui rappelle que l’accusation fut abandonnée sur l’ordre du général André.
  3. Ibid., II, 256 et 669, lettre du 1er juillet 1906 au directeur du Temps pour protester que son père « n’a pas été confondu par la découverte du faux Henry… Sans l’acte véritablement unique dont on cherche sournoisement à lui retirer l’honneur, je serais curieux de savoir quel langage tiendraient aujourd’hui tous les Baudouin de France ». Réponse de Baudouin : « J’ai pitié de M. Cavaignac fils… Disons, s’il le veut, que c’est nous qui sommes confondus. »
  4. Voir t. II, 359.
  5. Lettre du 28 octobre 1898 au président Loew. — Voir t. IV, 457. — Baudouin : « Jamais, sur aucun point, la parole vérifiée de Picquart n’a été trouvée inexacte. Toujours, sur tous les détails aussi bien que sur les points les plus importants, nous avons surpris le général Gonse en flagrant délit de mensonge et de faux. »
  6. Revision, II, 684, lettre du 5 juillet 1906 à Ballot-Beaupré.
  7. 9 juillet 1906. — Procès-verbal signé du général Deloye et de Judet pour Gonse, d’Edmond Gast et de Targe pour Picquart.