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HISTOIRE DE L’AFFAIRE DREYFUS


« Il est mon compatriote lorrain et mon ami ; il est, je le sais, incapable de manquer jamais à l’honneur. »

La priorité ayant été refusée à l’ordre du jour de Pressensé[1], plus de trois cents voix[2] adoptèrent un long ordre du jour où la Chambre « rendait hommage aux artisans de la Revision », « flétrissait les auteurs des crimes qui avaient été dénoncés par l’arrêt de la Cour de cassation » et « se déclarait confiante dans le gouvernement pour prendre les mesures et exercer les sanctions nécessaires[3] ».

Plusieurs qui flétrissaient maintenant Mercier, avaient flétri, huit ans auparavant, « les meneurs de la campagne odieuse entreprise pour troubler la conscience publique[4] », les artisans de la Revision auxquels ils rendaient à présent hommage.

On vota enfin le transfert des cendres de Zola au Panthéon[5].

X

Mercier, marqué par l’arrêt de la Cour, frappé par la Chambre, répudié par Drumont, paya d’audace. Bonnefoy-Sibour, qui avait été, au Sénat, l’un des premiers

  1. Par 338 voix contre 194.
  2. 343 voix contre 88.
  3. L’ordre du jour fut présenté par Réveillaud, Noulens, Guillemet et Dessoye. — Je votai contre l’ordre du jour de Pressensé et m’abstins sur celui de Réveillaud.
  4. Voir t. III, 148.
  5. Proposition de Jules-Louis Breton, Pressensé, Jaurès, Allemane, Vazeille, Maujan, Dubief, Levraud, etc. — La proposition fut adoptée par 316 voix contre 165 ; le Sénat la ratifia seulement à la session suivante, par 150 voix contre 107. (11 décembre 1906.)