Page:Joseph Reinach - Histoire de l’Affaire Dreyfus, Eugène Fasquelle, 1908, Tome 6.djvu/563

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
553
APPENDICE

En ce qui concerne le dossier secret :

Attendu que la Cour ne peut passer successivement en revue toutes les pièces de ce dossier dont un très grand nombre sont sans intérêt et sans portée dans la cause ;

Que, pour les motifs exprimés déjà, il est inutile de revenir sur les pièces 25, 26, 27 à 32, 67 à 82, 83 et 84, 267 et 371, ci-dessus examinées et qu’il n’y a pas lieu de s’arrêter aux pièces 14 et 14 bis, 22 à 24, 40 et 41, 45 et 45 bis, 48 à 60, etc., qui ne sauraient dans les termes où elles sont conçues incriminer Dreyfus ;

Attendu que les pièces 44 et 44 bis sont la prétendue reconstitution d’une dépêche chiffrée adressée le 2 novembre 1894 par l’agent B ou en son nom à son gouvernement, le lendemain du jour où l’arrestation de Dreyfus était annoncée par la presse ;

Attendu que cette reconstitution qui aurait été de mémoire faite au service des renseignements en 1898 est inexacte ;

Qu’en effet, lors de l’enquête de 1899, l’administration des télégraphes a produit le décalque officiel qui, immédiatement pris sur papier mince (tandis qu’une copie conforme était envoyée au ministère des Affaires étrangères), reproduisait et devait remplacer l’original destiné à être, l’année suivante, détruit en exécution des règlements) ;

Attendu que le 27 avril 1899 a été dressé un procès-verbal constatant que « le général Chamoin et le capitaine Cuignet, délégués du ministre de la Guerre, et le secrétaire d’ambassade Paléologue, délégué du ministre des Affaires étrangères, se sont réunis dans le cabinet du premier président à l’effet de procéder au déchiffrement du décalque du télégramme du 2 novembre 1894, tel qu’il a été remis au premier président par l’administration des postes et télégraphes, avec les explications contenues dansla lettre du chef de cabinet du sous-secrétaire d’État de cette administration, en date du 22 avril 1899, la traduction, opérée de concert par les trois délégués, a fait