Mais rien ne décourage le Jésuite. Après Pascal, après la Révolution, il reprend la lutte pour la conquête de la France. Milice de l’Église, il participe de l’éternelle patience. À peine vaincu, il se remet à l’œuvre ; chassé, il rentre, s’insinue, empoisonne les sources, la source des sources, l’esprit.
Il est rentré en France ; depuis longtemps déjà, son travail y avance. Dès 1873, l’un de nos prophètes républicains, Quinet, a écrit ces lignes : « J’ai trop vu la vérité étouffée, le faux honoré, le mensonge acclamé. Cela doit-il durer toujours ? De grâce, épargnez-moi au moins de voir, pour couronnement du siècle, une république jésuitique[1]. »
Tant que les partis monarchiques et cléricaux avaient gardé l’espoir de restaurer le trône et l’autel sur le trône, les juifs furent ménagés. Les plus riches d’entre eux courtisaient l’aristocratie, achetaient, à prix d’or, l’honneur de frayer avec elle, subventionnaient les entreprises des prétendants et les « bonnes œuvres ». Mais, dès que la République triomphante décida de laïciser l’école et porta des regards curieux sur l’énorme fortune des moines, l’Église se souvint du vieil expédient, si simple, qui, tant de fois déjà, l’avait préservée de la colère du peuple[2], Elle la détourna sur les juifs.
Les congrégations, — la Congrégation par excellence, la Société de Jésus, — avaient trouvé en Drumont un homme à tout faire. D’extraction juive peut-être, au type juif prononcé, celui du colporteur hirsute et cras-