la production du faux Henry » et, en outre, que l’initiale D… recouvre une autre initiale ou lettre majuscule qui aurait été effacée à la gomme ».
La date de mars 1894 ayant été faussement attribuée par Henry à la pièce n° 371, afin de la pouvoir appliquer à Dreyfus, il est déjà vraisemblable que la date du 16 avril 1894 a été inscrite, dans les mêmes conditions, sur la pièce Canaille de D…
Il est hors de doute que cette date n’est pas de la main de Schwarzkoppen, mais de celle d’un officier du service. Le fait a été constaté à l’enquête de la Cour de cassation. Quand Cordier revit la pièce, en novembre 1894, elle ne portait pas de date. La photographie, qu’il en fit tirer par Tomps[1], n’en porte pas. Le Service, ni sous Sandherr, ni sous Picquart, n’avait l’habitude d’inscrire sur les pièces qu’il recevait la date de leur arrivée. On ne commença à le faire qu’après le départ de Picquart, lorsqu’il fut remplacé par Henry.
Le commandant Cuignet ayant reconnu lui-même[2], avec Picquart et avec l’évidence, que la pièce ne s’applique pas à Dreyfus, la question de date semble secondaire. Elle l’est, en effet, pour Dreyfus ; mais elle ne l’est pas pour l’histoire, puisque l’inscription d’une fausse date constitue, dans cette longue série de faux, un faux de plus.
À Rennes, Mercier, seul, continue à appliquer la pièce à Dreyfus ; il affirme, à cet effet, qu’il l’a reçue en avril 1894, au lendemain d’un voyage qu’il fît à Nice du 1er au 7 de ce mois, pour inspecter les forts de Nice et des Alpes, ceux-là mêmes dont il est question dans la lettre de Schwarzkoppen à Panizzardi[3].
Mais Boisdeffre n’en dit rien ; Gonse « croit inutile de revenir là-dessus[4] », s’en rapportant à Mercier.
Au contraire, Cordier, qui fut sous-chef du bureau des