Page:Joseph Rosny - Firmin ou le Jouet de la fortune, 1798, II.djvu/168

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était déjà tendue, je me laissai glisser, sans balancer, dans les bras des deux inconnus, et la barque gagne au large. Toute la garnison était déjà sur pieds, une décharge d’artillerie est dirigée contre nous, un de mes généreux libérateurs tombe noyé dans son sang, l’autre s’évanouit ; je m’empare de la rame, je m’éloigne en plaine mer. L’obscurité des ténèbres me favorise, et j’échappe à la deuxième décharge des soldats. Quand je fus en sûreté, je m’empressai de prodiguer des secours au blessé ; mais ma douleur fut à son comble, lorsque je vis qu’il était sans mouvement et sans vie ; une balle lui avait percé la poitrine, il nageait dans son sang.