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XXXVIII.

Il faut aux femmes une piété plutôt tendre que raisonnée, et aux hommes une grave plutôt que tendre piété.

XXXIX.

La piété nous attache à ce qu’il y a de plus puissant, qui est Dieu, et à ce qu’il y a de plus faible, comme les enfants, les vieillards, les pauvres, les infirmes, les malheureux et les affligés. Sans elle, la vieillesse choque les yeux ; les infirmités repoussent ; l’imbécillité rebute. Avec elle, on ne voit dans la vieillesse que le grand âge, dans les infirmités que la souffrance, dans l’imbécillité que le malheur ; on n’éprouve que le respect, la compassion et le désir de soulager.

XL.

La charité est une espèce de piété. Les dégoûts se taisent tellement devant elle, qu’on peut dire que, pour les pieux, toutes les afflictions ont de l’attrait.

XLI.

La religion fait au pauvre même un devoir