Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/164

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pas assez, et, semblables à des enfants, nous négligeons ce que nous avons dans nos poches, pour ne songer qu’à ce qui est dans nos mains ou devant nos yeux.

La réminiscence est comme l’ombre du souvenir.

Il faut que la pensée soit quelque chose, et qu’elle laisse d’elle-même quelque trace, puisque nous avons le pouvoir, en nous mettant en quête et en revenant sur ses brisées, de la rattraper quand elle a fui.

Une pensée est tantôt un simple mouvement et tantôt une action de l’âme.

La pensée est subite et jaillit comme le feu ; l’idée naît comme le jour après la nuit, après l’aurore. L’une éblouit et l’autre éclaire.

Il n’y a que de l’esprit dans nos pensées ; il