Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/204

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peut parvenir, mais où l’orgueil ne peut atteindre.

Une vanité innocente et qui se repaît de légères fumées, peut être un défaut délicat et convenable à notre nature, surtout à celle du poëte ; mais l’orgueil est ennemi de la bonté.

La vanité n’entend raison que lorsqu’elle est contente.

Il est bon d’ouvrir la veine à la vanité, de peur que l’homme ne la garde en soi trop entière, et n’en devienne surmené. Il lui faut des écoulements, pour ainsi dire, journaliers.

L’amour-propre satisfait est toujours tendre.

L’orgueil lui-même a ses tendresses.

Les caractères fiers aiment ceux qu’ils servent.