Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/280

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Opposer la nature à la loi, sa raison à l’usage et sa conscience à l’opinion, ce n’est qu’opposer l’incertain au certain, l’inconnu au connu, le singulier à l’universel.

Le but n’est pas toujours placé pour être atteint, mais pour servir de point de mire.

Tel le précepte de l’amour des ennemis.

On ne doit placer la règle suprême ni en soi ni autour de soi, mais au-dessus de soi.

Il faut, quand on agit, se conformer aux règles, et quand on juge, avoir égard aux exceptions.

Qui vit sans but et, comme on dit, à l’aventure, vit tristement. Dans la vie morale, pour avoir du plaisir, il faut se proposer un but et l’atteindre ; or, tout ce qui est but est limite.

Non-seulement il n’y a pas de vertu où il n’y