Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/442

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ont été parfaitement dites ; le reste est notre affaire ou notre tâche : tâche pénible ! Pendant le siècle dernier, les écrivains médiocres s’exprimaient trop lentement ; le contraire arrive aujourd’hui. Les uns parlent trop bas ; d’autres trop vite ; quelques-uns semblent s’exprimer en termes trop menus. Notre style a plus de fermeté, mais il a moins de grâce : on s’exprime plus nettement et moins agréablement.

On articule trop distinctement, pour ainsi dire.

Presque tout le monde excelle aujourd’hui aux raffinements du style ; c’est un art devenu commun. L’exquis est partout, le satisfaisant nulle part. » je voudrais sentir du fumier », disait une femme d’esprit.

Le style frivole a depuis longtemps atteint parmi nous sa perfection.

En littérature, aujourd’hui, on fait bien la