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LUCIEN DESCAVES

et de s’offrir une magistrale veste d’ordonnance en envoyant l’auteur de Sous-Offs se faire acquitter aux Assises. Il y a évidemment des manières très différentes de comprendre le patriotisme.

Les Misères du Sabre, un fort beau livre, d’une tonalité plus sourde, plus enveloppée que celle de Sous-Offs, mais d’une tenue littéraire peut-être supérieure, un livre comparable aux plus nobles pages de Vigny, était passé presqu’inaperçu du gros public. Avec son flair habituel de gaffeuse, il fallut que la Magistrature s’en mêlât, pour multiplier les éditions du roman incriminé et assurer à Descaves une notoriété méritée. On agirait d’ailleurs avec équité en pardonnant cette bonne action à ladite Magistrature, car elle lui a échappé des mains.

Placé en vedette sur l’affiche parisienne — vedette chèrement acquise ! — le jeune triomphateur n’avait qu’à conserver le rôle auquel il devait son succès, imiter Paulin Ménier qui