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AUGUSTE LEPÈRE

ployant des encres spéciales, des caractères fondus exprès, un papier choisi ; il l’illustrerait de vignettes et de bois gravés au canif, plein de dédain pour les finasseries roublardes et mesquines du métier, très emballé par le procédé d’une âpre simplicité qu’employa Holbein, assez fort, assez sûr de lui pour oser cette terrible synthèse du dessin à laquelle les cacatoës de l’Institut préfèrent le maquillage et le blaireautage, parce qu’on se casse les reins fréquemment en tentant pareil saut périlleux. Puis, l’enfant parachevé, il le revêtirait d’un vêtement élégant et magnifique.

Hélas ! un rêve qui ne se réalisera jamais, car je ne vois guère un seul des millionnaires dont le génie embrase notre horizon social, abandonner l’amélioration de la race chevaline, le noble jeu du polo, la conduite des mails et la conversation avec les horizontales, pour commander une œuvre unique, vraiment exceptionnelle, à un artiste de valeur. En fait de livres, ces messieurs ne ressentent