Page:Jourdain - Les Décorés, 1895.djvu/280

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
256
LES DÉCORÉS

— Je ne vous dérange pas, lui dis-je, vous n’avez pas séance ?

— Du tout ; à cette heure-ci, je n’y vois plus assez clair pour travailler avec le modèle. Entrez, ravi de vous voir.

— Voilà dix minutes que je tambourine. Vous ne m’avez pas entendu, vous dormiez donc ?

— Non… Je rêvais.

Barcas prononça ces derniers mots d’une voix grave qui m’étonna chez ce grand garçon ordinairement si gai.

Nous traversâmes le capharnaüm sombre servant à la fois d’antichambre et de soute à charbon, et nous entrâmes dans l’atelier. Pas high-life, pas Avenue de Villiers du tout, l’atelier. Il avait l’aspect d’un hangar.

Sur les murs, badigeonnés à la colle, quelques sommaires croquis au fusain, des indications de mouvements, des adresses de modèles et de praticiens, un masque japonais, un morceau de faïence persane, deux affiches de