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JEAN BAFFIER

mité, l’artiste accuse virilement ses convictions : la fontaine, qui ornera bientôt un de nos squares, représente un jardinier arrosant des fleurs ; dans la cheminée destinée à l’Hôtel-de-Ville, l’ornementation se compose de paysans occupés aux travaux de la terre ; ses figurines s’appellent : le Vigneron, le Faucheur, le Bûcheron, le Joueur de vielle ; ses étains, si admirés depuis trois ans au Champ-de-Mars, ont coopéré vigoureusement à la révolution qui s’opère enfin dans notre art industriel, en montrant tout le parti à tirer d’éléments décoratifs rationnels et vivants.

Comment, une fontaine sans une nymphe portant une urne ? Des campagnards en sabots et en bourgerons dans une cheminée de gala ? Des loqueteux en bronze et en marbre ? Des feuilles de chou, de carotte, de vigne, de laitue, de persil, ciselées sur un surtout de table ? — Oh mais, c’est l’Antechrist que ce Monsieur-là ! — Hélas ! entre nous, je le crains.