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ANNÉE 1887

Mardi 28 juin.

Je suis bien contente de ma journée d’hier ; pourtant, je trouve que j’ai un peu fait des embarras ; aussi aujourd’hui, je compte faire bien attention, car c’est un défaut que je ne peux pas voir chez les autres.

Je compte demander à maman d’aller me confesser, mais je ne sais pas trop comment le lui demander ; pourtant j’en ai bien besoin.

Vraiment, je ne sais pas jusqu’où ira la République ; voilà que maintenant, on oblige les séminaristes à aller se battre, Mgr Freppel avait bien raison de dire : « C’est dommage qu’on n’ait pas encore admis les ecclésiastiques au ministère de la guerre. »

Ma littérature est délicieuse. Aujourd’hui, j’en ai appris l’introduction ; le style est élégant, léger, net et poétique. Il y a une description de la Grèce ; c’est quelque chose de ravissant. Maintenant, je laisse mon journal pour aller au piano.

Mercredi 29 juin.

Hier soir, j’ai demandé à maman d’aller me confesser. Naturellement, elle m’a dit oui. Jamais ça ne m’a tant ennuyée d’aller me confesser que cette fois-ci, aussi j’ai hâte d’en être débarrassée. Je ne suis pas si contente de ma journée d’hier que de celle d’avant-hier. J’ai fait quelques petits mensonges. Mon Dieu ! que c’est ennuyeux ce péché-là. Je n’ai pas non plus bien fait mes prières ; tout ça, je suis sûre que c’est parce que je n’ai pas fait de lecture religieuse, aussi, de suite après mon journal, j’en ferai.

Il faut que je demande à maman de m’expliquer les sept dons du St-Esprit, car je ne les comprends pas du tout, et pourtant, il faut bien que je les comprenne, puisque je vais être confirmée.