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ANNÉE 1887

bonne action, car j’ai résisté à Gabrielle B. de B. qui me turlupinait pour que j’achète une glace et maman m’avait défendu d’en prendre sans lui en demander la permission. Je suis contente de mon journal d’hier, car je ne vois pas ce que j’aurais pu faire.

J’ai peut-être dit deux ou trois petites choses “qui n’étaient pas l’exacte vérité, mais sans avoir l’intention de tromper. Je vais très probablement faire partie de l’œuvre de la propagation de la foi ; voilà une belle œuvre. Je voudrais qu’il y eût tant de monde à en faire partie et que les missionnaires puissent avoir tant de secours, qu’il n’y ait plus dans le monde entier que des catholiques. Voilà au moins une œuvre qui contribue à la gloire du bon Dieu ! Je serai bien contente quand j’en serai.

Samedi 2 juillet.

Voilà déjà quelque temps que je fais mon journal assez régulièrement, aussi j’ai beaucoup plus de goût à le faire.

Je vais, à partir de maintenant, m’occuper énormément de mes fleurs. Hier, j’ai trouvé mon pauvre rosier en proie à des milliers de petits pucerons ; j’en ai ôté pas mal, mais Mme Lavise m’a dit qu’un seul puceron faisait huit petits par jour ; donc, en admettant que j’en aie laissé 8, aujourd’hui il y en aura 56 ; par conséquent, il faut que je recommence encore aujourd’hui la même histoire, alors, j’y vais.

Dimanche 3 juillet.

Nous revenons de la messe ; moi qui m’étais tant promis d’être bien attentive, je m’y suis très mal tenue ; j’ai gigoté tout le temps ; j’ai laissé tomber mon livre, je n’ai presque pas lu ou bien je lisais autre chose ; il est vrai par exemple que j’étais fatiguée. Enfin, dimanche prochain, je m’y tiendrai mieux.

Hier, je me suis bien amusée ; nous sommes allées à Ker-