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ANNÉE 1887

gnerai le mieux que je pourrai, car c’est un joli sujet et qui mérite d’être bien traité ; avant de commencer à m’y mettre, je ferai une petite prière au bon Dieu pour lui demander de m’inspirer et que je ne fasse pas trop mal mon livre.

Depuis quelques jours, je suis assez contente de moi : seulement, je ne fais pas très bien ma prière du matin, parce qu’Alexandrine entre dans la chambre, et que je n’aime pas faire ma prière quand il y a quelqu’un là.

Hier soir, nous sommes allées sur le Cours avec Tonton et nous nous sommes bien amusées, parce qu’il y avait beaucoup de monde. Malheureusement Gabrielle n’y était pas.

Mercredi 6 juillet.

Enfin ! j’ai fait le canevas de mon histoire ; je trouve qu’elle sera très jolie ; aujourd’hui, il s’agit de la commencer, c’est à mon avis la chose la plus difficile. Tous les lundis, je prendrai l’habitude de corriger l’ouvrage que j’aurai fait dans la semaine, et j’espère que comme ça, je réussirai à faire quelque chose de pas trop mal ; je dédierai mon histoire à Fernande. Hier, nous sommes allées sur le Cours — (le soir, bien entendu) — je m’y suis bien amusée ; je trouve que mes jambes reviennent, mais pourtant pas complètement. Depuis déjà quelque temps, je suis assez contente de moi au moral, et j’espère que ça durera.

Jeudi 7 juillet.

Je suis excessivement contente ; je vais entrer au cours Salvagnac ; je serai dans la même classe que les Gouzien et qu’Emma Mousnier, et puis, j’apprendrai le dessin ; voilà qui est amusant ! Ce matin, j’ai mis en prose une fable de La Fontaine. Je suis très contente de ce devoir, je crois qu’il est bon. Si j’ai fait ce petit bout de journal, c’est pour pouvoir dire que je l’ai fait, mais maintenant, je Vais aller à mon piano, car je veux être très forte.