Page:Journal asiatique, série 1, tome 1.djvu/263

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 261 )

garantis par une hypothèque quelconque. Un certain 詠張 tchang-young l’introduisit pour remplacer la monnaie de fer[1], qui était trop lourde et trop incommode. Ces assignats furent appelés 劑質 tchi-tsi, ou coupons. Sous le règne de Tchin-tsoung des Soung (depuis 997 jusqu’en 1022), on suivit cet exemple, et l’on fit des assignats sous le nom de 子交 kiao-tsu, ou changes. Ils étaient payables tous les trois ans ; de sorte que, dans l’espace de soixante-cinq ans, il devait y avoir vingt-deux termes de paiement. Chaque kiao-tsu valait une enfilade de mille deniers, et représentait une once émargent pur. Seize maisons des plus riches dirigèrent cette opération financière ; mais, par la suite, ces entrepreneurs n’étant pas en état de remplir leurs engagemens, ils furent forcés de faire banqueroute, ce qui donna lieu à beaucoup de procès. L’empereur abolit les assignats de cette compagnie, et ôta aux particuliers la faculté d’émettre du papier-monnaie, en se réservant d’établir une banque d’assignats à Y-tcheou. Vers l’an 1032 de J.-C., il y avait en Chine pour 1,256,340 d’onces en kiao-tsu. En 1068, on s’aperçut qu’il en existait de faux et l’on porta contre les contrefacteurs la même peine que celle qu’on appliquait aux falsifi-

  1. La première monnaie de fer fut faite en Chine par le rebelle Koung-sun-chou, qui mourut l’an 36 après J.-C. Cependant les empereurs n’ont pas suivi cet exemple avant 524. C’est seulement à cette époque que Ou-ti, de la dynastie des Liang, fit fondre de pareilles pièces ; et depuis ce tems on s’en est souvent servi.