Page:Journal asiatique, série 1, tome 1.djvu/362

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le commerce à Ladak, Garou et Roudok. Ils exportent les produits de la plaine, , tels que sabres, sucre, tabac, draps, indiennes, indigo, cuivre, étain, papier, fer, grains, épices ; etc., et prennent en retour des marchandises dont les principaux articles sont : le sel, la laine, la poudre d’or, le thé, le borax et la laine à châles. Le sel et le borax se tirent des lacs qui sont nombreux dans la Tartarie chinoise et dans le pays de Ladak. La laine appelée beangi est longue et très-fine ; on fait paître les moutons dans de hautes prairies situées près de Garou et à l’est de cet endroit. La laine à châles appellée lena est bien connue ; elle est fournie par des chèvres du même pays.

Garou ressemble à un camp couvert de tentes noires, et n’est habité que pendant huit mois de l’année. En hiver les Tartares se retirent à Tourhigang sur le bord de l’Ikhung ou de l’Igung~Khampo. La plus grande quantité de sel se tire du voisinage de Koutho ou Roudok, ville populeuse située sur la rive droite de l’Indus, et contenant plus de 300 familles. Les principaux lacs salés qu’on y trouve sont Gok, Dungtcham, Zhangtchaka, Midoumtchaka et Tchaktchaka. Le borax se trouve aussi dans le lac Tchalletchaka près de Roudok, et dans beaucoup d’autres lieux voisins de Garou, de Mapang et de Lek. Toutes les rivières sont riches en poudre d’or ; on l’obtient en lavant le sable dans un courant, et en l’agitant jusqu’à ce que les parties les plus légères s’élèvent et soient emportées. On fait sécher le résidu, et l’or, qui est quelquefois en grains assez fins, pour que l’œil ne puisse le distinguer du