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MAI-JUIN 1915.

lui demande de ses nouvelles en ces termes : Êtes-vous à bout de patience ? Restez-vous calme et joyeux ? N’avez-vous pas éprouvé des difficultés en mendiant votre nourriture ? N’êtes-vous pas fatigué du voyage ? Alors donc le Bouddha posa ces questions (1) [répétées intégralement dans le texte] à Kotikarna, qui répondit : En vérité, ma patience n’est pas à bout ; je reste calme et joyeux ; je n’ai point éprouvé de difficultés en mendiant ma nourriture ; je ne suis point fatigué du voyage. — C’est une règle constante observée par tous les Bouddhas que, lorsqu’ils passent la nuit dans le même endroit qu’un moine étranger, ils chargent un serviteur de disposer un lit et sa literie dans la chambre pour le moine étranger. En ce temps, le Bouddha ordonna à Ananda de disposer son lit et la literie dans la chambre pour le moine étranger. Ananda fit alors cette réflexion : Puisque tel est l’ordre du Bouddha de disposer un lit et sa literie pour le moine étranger, c’est donc que le Bouddha, l’Honoré du monde, aujourd’hui veut certainement passer la nuit dans la même chambre que ce moine. Il se rendit alors dans la demeure du Bouddha, et disposa un lit et sa literie pour le moine étranger. Après quoi il revint annoncer : Ô Maître (bhadanta), j’ai disposé un lit et sa literie pour le moine étranger. Maintenant que c’est fait, le Bouddha connaît lui-même le temps [où il convient de se rendre dans sa demeure]. Le Bouddha se leva de son siége et se rendit dans sa demeure. Quand il fut arrivé à l’endroit où il devait prendre place, il étendit un nisidana, et, croisant les jambes, il s’assit accroupi. Kotikarna se rendit dans la demeure du Bouddha, et quand il fut entré, il adora en posant son visage sur les pieds du Bouddha ; à l’endroit où il devait prendre place, il étendit un nisidana, et, croisant les jambes, il s’assit accroupi. Tous deux restèrent silencieusement en contemplation

1 Le Bouddha pose exactement les mêmes questions à Kotikarna dans l’Udâna, supra, II.