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On dit, par exemple, selon Castell et Buxtorf :

אוֹפַן הַמַּזָלוֹת pour le Zodiaque.

אוֹפַן הַמִישׁוֹר pour l’Équateur.

אוֹפַן הַמַּפְריִשׁ pour l’Horizon.

אוֹפַן הֲציִ הַיוֹם pour le Méridien et ainsi du reste[1].

Le Targum de Jonathan substitue, comme nous le dirons plus tard, à l’ophan vu par Ézéchiel (i, 15), la hauteur des cieux יוּם שְׁמַיָא, comme pour nous faire entendre que le mot אופָן ne peut s’employer que pour désigner une partie de la sphère céleste. Le Talmud, au contraire, substitue le mot אופנים à la sphère étoilée, en disant qu’il est défendu aux Juifs d’en faire des représentations dans le but d’en adorer les astres. « Vous n’imiterez pas, dit-il[2] au nom de Dieu, vous n’imiterez pas la ressemblance de mes créatures qui me servent en haut, tels que les ophans, &c.

לא תעשון כדמות שמשיי המשמשין לפני במרום

Je ne me dissimule pas qu’on peut m’objecter que les auteurs des Targums, et des deux Talmuds ont bien pu puiser ces notions astronomiques dans les livres des Grecs et des Latins, sous la domination desquels ils ont vécu ; mais il ne faut pas oublier que tous ces

  1. Voyez Dupuis, Abrégé de l’origine de tous les cultes, c. 12.
  2. Rosch haschana, 24 b. Le Talmud fait ici allusion aux sphères planétaires et à la sphère étoilée, comme on peut le déduire de ce qui précède, aussi bien que de ce qui suit dans le même passage. Clément d’Alexandrie nous dit (Strom. liv. v) que les adorateurs des astres se faisaient des images de la sphère étoilée. Voyez Volney, Ruines, c. 22.