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spécial du Tubet[1]. Ce dieu est appelé en sanscrit अवलोकितेश्वर Avalôkites’vara, ou le maître qui contemple avec amour ; ce que les Tubétains ont rendu par སྤྱན་རས་གཟེགས་དབང་ཕྱུག་ Djian raï ziïgh vang tchough, ou le tout-puissant qui voit avec les yeux ; ils disent aussi simplement Djian raï ziïgh, ou celui qui voit avec les yeux. Les Mongols traduisent ce nom par [texte mongol] Nidou bèr uzèktchi, ou celui qui contemple avec les yeux. Le mandchou ᠵᡳᠯᠠᠨ ᡳ ᠪᡠᠯᡝᡴᡠᡧᡝᡵᡝ ᡨᠣᠣᠰᡝᠩᡤᠠ Dzilan ni boulekouchere toosengga signifie le tout-puissant qui contemple avec compassion. Les Chinois ont traduit le nom d’Avalôkites’vara par 音世觀 Kouan chi yn, c’est-à-dire celui qui contemple les sons du monde[2], et comme c’est un Bodhisat’wa, ils y ajoutent le terme 薩菩

  1. Je n’ai pas encore trouvé cette formule dans les livres bouddhiques de la Chine ; cependant Pallas (Mongolische Voelkerschaften, II, page 89), citant un manuscrit de Messerschmidt, dit y avoir lu qu’elle était traduite du chinois (et non pas en indien, comme on l’a imprimé par erreur) par Pa dji gou peng ding ti, et en indien par Ommi tommi tokho pet. J’avoue que je ne suis pas en état d’ajouter aux mots chinois les caractères qui leur appartiennent, pour en trouver le sens.
  2. C’est vraisemblablement une traduction fautive du sanscrit Avalôkites’vara. On y aurait lu à la fin स्वर Svara pour श्वर S’vara. — Kl.