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LE CHADDANTA-JÂTAKA.

il descendit en présence d’une foule émerveillée. Informé de l’arrivée de ces hôtes inattendus et instruit de ce qui s’était passé, le roi fit trois parts de son royaume, en donna une à l’éléphant, une autre au cornac et se réserva la troisième. La présence de l’éléphant valut à ce roi la domination sur l’Inde entière. Le roi de Magadha était Devadatta, celui de Bénarès Çâriputra ; le cornac était Ananda et l’éléphant le futur Buddha Gautama-Çâkyamuni.

4. — Mâtuposaka-nâga, 455e Jâtaka pâli.

Un bel éléphant tout blanc, dont la trompe ressemblait à un câble d’argent, vivait dans la région de l’Himavat, entouré de huit mille de ses semblables. Sa mère était aveugle, et il chargeait ses compagnons de lui porter les fruits sauvages nécessaires à sa nourriture. Mais les infidèles messagers les mangeaient au lieu de les lui donner. Quand l’éléphant blanc le sut, il quitta le troupeau, transporta sa mère secrètement, de nuit, au pied du mont Caṇḍorana, où il l’installa dans une grotte voisine d’un étang de lotus, et là, il la nourrissait : d’où le nom de Mâtuposaka-nâga.

Il lui arriva un jour de rencontrer un habitant de Bénarès perdu dans la forêt. Il le prit sur son dos et le remit dans le bon chemin. Mais l’ingrat nota les arbres et les montagnes afin de pouvoir plus sûrement trahir son bienfaiteur. Il arriva à Bénarès au moment où le Maṅgalahatthî du roi venait de mourir,