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LE CHADDANTA-JÂTAKA.

« pied sacré » du Buddha, reproduites par Alabaster[1], il y a trois éléphants : le premier (no 19) est vu de face, il a trois têtes et six défenses ; les deux autres (nos 42 et 50) sont vus de profil et n’ont chacun qu’une tête et deux défenses, le no 42 portant une selle sur laquelle se voit la marque Çrîvatsya[2]. Alabaster nous dit que le premier (19) est Airâvana, l’éléphant d’Indra, le deuxième (42) Ubosot (= Uposatha), le troisième Chatthan (= Chaddanta). Il ajoute que Eug. Burnouf avait appliqué le nom d’Airâvana à un éléphant à une tête et celui de Chaddanta à un éléphant à trois têtes, mais qu’il s’était trompé, l’éléphant à trois têtes étant la monture d’Indra, Airâvana[3].

  1. The wheel of the Law, p. 287.
  2. L’empreinte birmane du pied de Gautama reproduite dans l’Atlas de la relation du major Symes (pl. VI) diffère notablement de l’empreinte siamoise communiquée par Alabaster ; mais les trois éléphants y sont reproduits et le troisième est tricéphale. Il est, du reste, vu de profil comme les deux autres.
  3. Burnouf n’est pas si affirmatif ni si explicite. Il ne connaissait pas le dessin à 108 figures ; mais il en connaissait d’autres moins complets, ainsi que plusieurs listes des signes du Çrî-pada qu’il a soigneusement comparées avec celle qu’il avait pu dresser lui-même d’après le traité singhalais Dharmapradîpikâ. Dans cette liste de 65 signes, il y a deux éléphants Uposatha (48) et Airâvana, la monture d’Indra (52). Burnouf considère les nos 40 (Chatthanto) et 41 (Sakînako) de la liste de Low comme répondant respectivement à ces deux figures, d’où résulterait l’identification de Chaddanta avec Uposatha. Au sujet de l’éléphant à trois têtes (et trois queues), no 55 de Baldœus, il rappelle que « suivant l’opinion d’un Barman instruit », les défenses de Chaddanta étaient au nombre de deux, mais émettaient six rayons de différente couleur. (Voir Lotus de la Bonne Loi, p. 622 et suiv.) Le « Barman instruit » dont il s’agit avait lu le Chaddanta-Jâtaka.