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LE CHADDANTA-JÂTAKA.

six défenses a aussi deux épouses ; mais la deuxième version ne les nomme pas et ne les distingue que par les qualificatifs première et seconde ; la première version au contraire leur donne des noms correspondant à ceux de la version sanscrite ; car il appelle l’une Hien (= Bhadrâ) et l’autre Chen-hien (= Subhadrâ).

5. — Demeure du Chaddanta.

Il demeurait, dit la version sanscrite, « sur le versant méridional de l’Himâlaya»[1], non loin de la « Mandâkinî abondante en lotus[2] ». La première version chinoise parle d’une forêt et d’une montagne qu’elle ne désigne pas autrement ; la deuxième, plus précise sans être plus claire, place la résidence de son héros au Sud (!), à une distance de 3,000 li, dans une région montagneuse où l’on n’arrive qu’après deux jours de marche. Le Dhammapada dit simplement « une forêt ». Mais le Commentaire pâli du Jâtaka 514 fait une description luxuriante et étrange.

Il nous montre le roi des éléphants établi sur les bords d’un lac circulaire, appelé Chaddantadaha (lac de Chaddanta), ayant 50 yojanas de diamètre et entouré d’une montagne haute de 7 yojanas, appelée Suvannapassa (aux flancs d’or). Cette montagne est entourée elle-même d’une autre, celle-ci d’une troisième et ainsi de suite, jusqu’à la sep-

  1. Ou « d’une montagne neigeuse ». Himagire : parçve daxiṇe
  2. Mandâkinyâm sarojinyâm. (Kalpa-dr.-av., fo 236, l. 4.)