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Journal de Bruxelles no  83

qu'il apprit la dernière descente des anglais au Helder, ne pouvant prétendre à aucun grade dans l'armée française, il alla s'offrir de combattre comme simple grenadier.

Le directoire exécutif vient de publier que la fête, décrété par le corps législatif, en réjouissance de l'évacuation de notre territoire par les anglais, sera pompeusement célébrée le 28 de ce mois dans toute la république. Un programme prescrivant la celébration de celle de la Haye est annexé à la proclamation.


De Cologne, le 19 Frimaire (10 décembre 1799)

Nous apprenons de Mayence que le citoyen Dubois-Dubais, nouveau commissaire de la république, y est arrivé le 6.

Un corps de troupes française est sorti de Mayence et a remonté le Mein. On ignoroit au départ du courier l'objet et le résultat de cette expédition.

L'on écrit des frontières de la Westphalie que l'armée prussienne d'observation commandée par le général Schladen, va se disloquer entièrement : plusieurs bataillons de fusiliers et de chasseurs se sont déja mis en mouvement pour se porter sur les derrières et étendre leurs cantonnemens jusques dans l'évêché de Munster. Cette mesure est occasionnée par l'épuisement des vivres et des fourages le long de la rive droite du Rhin.


De stutgard, le 13 Frimaire. (4 décembre 1799)

Le 11 de ce mois, le feld-maréchal-lieutenant Starray, fit une attaque générale sur les positions des français ; elle réussil si complettement que l'ennemi fut repoussé sur tous les points, et forcé de lever le blocus de Philipsbourg. L'aile gauche des autrichiens, commandée par le général-major Gorger, a pénétré jusqu'à Beyrthal ; la colonne du prince Hohenlohe avoit déja occupé le 12 au soir Wissloch, et poussé ses avant-postes jusqu'à une lieue et demie au-delà de cet endroit. La troisième colonne, sous les ordres du général Szenkeresly, a repoussé les français, et se trouve sur la même ligne que les deux autres.

Du 14.-- Dans la soirée du 12, le général français Monge, accompagné l'un trompette, est arrivé au quartier général du feld - maréchal - lieutenant Starray, et a fait à ce général des propositions pour la conclusion d'un armistice. L'ordre a été aussitôt donné de suspendre les hostilités.


De Ratisbonne, le 14 Frimaire. (5 décembre 1799)

Les troupes russes qui se dirigent par le Haut-Palatinat vers la Bohême, continuent de défiler par notre ville. Le général prince Pancration est ici depuis quelques jours ; il y restera jusqu'à l'arrivée du maréchal prince de Suwarow, qui est attendu aujourd'hui.

Le courier de Pétersbourg qui est passé ici Ïe premier de ce mois, et qui porte au maréchal de Suwarow sa nomination à la dignité de généralissime, doit aussi remettre le portrait de sa majesté l'empereur de Russie , enrichi de brillans.

On présume ici [ à Ratisbonne ,] que les dépêches apportées par ce courier, pourroient occasionner quelques changemens dans les dispositions qui ont eu lieu jusqu'à présent.

Nota. La gazette qui avoit annoncé la nouvelle de la renonciation du grand-duc Alexandre Polowitz à la succession au trône de Russie, déclare aujourd'hui que cette nouvelle pourroit bien ne pas être confirmée. „ Nous nous empressons, dit le gazettier, de faire cette observation préalable, en nous réservant une rétractation plus formelle."


De Berlin, le 9 Frimaire. (30 novembre 1799)

„ Le citoyen Duroc, premier aide-de-camp de Bonaparte, qui a servi en cette qualité en Egypte, et en est revenu avec lui, arriva ici avant-hier de Paris, accompagné d'un courier du cabinet français, nommé Duclos, et d'un valet-de-chambre : il a pris son logement à l'hôtel la ville de Paris ; et ll paroít, que son séjour à Berlin sera de quelque durée. Sa mission la plus apparente est d'annoncer à notre cour l'importante révolution française ; mais l'on se persuade, qu'outre cet objet ostensible elle en a d'autres, analogues aux effets, qu'on se promet de cette révolution pour la tranquillité de l'Europe. Immédiatement après son arrivée, l'edjudant Duroc s'est rendu près du chargé des affaires de France, le Citoyen Otto : aujourd'hui il a été chez le ministre des affaires étrangères.

Quelle que soit la tendance de sa mission, il est certain, que la paix est desirée par tout le monde, si l'on en excepte peut-être l'Angleterre, dont les sacrifices en argent, pour soutenir la guerre, sont richement compensés par les établissemens précieux dans les deux lndes et l'empire des mers, que cette guerre lui a assurés.

Sur le continent, le brillant rôle de médiateur, que la voix publique a si souvent supposé à notre cabinet, lui sera déféré peut-être par le nouveau gouvernement français, convaincu enfin que les triomphes les plus brillants ne valent pas pour lui l'inimitié, l'aversion, la jalousie, ou la défiance du reste de l'Europe."


D'Upsal, le 13 Brumaire. (4 novembre 1799)

Paul. Ier. s'étoit fait grand - maître de Malte. Son manifeste du 26 août 1798 avoit été le titre de son avénement. Il paroît qu'il craint aujourd'hui pour sa nouvelle puissance ; car il vient de faire écrire par le commandeur Delahoussaye, vice-chancelier de l'ordre, une circulaire dirigée contre le grand-maître baron de Hompesch, auquel on suppose la volonté de conserver ou de reprendre la dignité dont il étoit revétu. Ce débat doit paroître assez curieux, en considérant la position des hommes entre lesquels il s'élève et les circonstances oǜ le conquérant en espérance de l'Italie et de la France cherche à se ménager quelques fruits de ses vastes projets. Il aura prodigué ses trésors, envoyé à la mort 100,000 de ses soldats, couvert d'une honte ineffaçable sa politique encore plus que ses armes. Mais il restera peǜt-être grand-maître de Malte, et les circulaires auront vaincu le baron de Hompesch.


De Berne, le 7 Frimaire. (28 novembre 1799)

Réponse du citoyen Begos, ministre des relations extérieures de la république helvétique, à la notification gui lui fut faite par le citoyen Pichon, chargé d'affaires de la république française, de l'installation de la commission consulaire exécutive de la république française.

La résolution du i8 brumaire, sanctionnée par la loi du 19, que vous voulez bien nous communiquer, en rajeunissant et replaçant sur l'a-plomb de ses primitives bases la république chancelante, a justifié la haute opinion que les fidèles alliés de la nation française conçurent de son caractère, lorsqu'ils se jetèrent sous l'égide de ses vertus. Elle a ravivé leur confiance, épuré l'horizon assombri de la liberté, et ouvert à l'Europe une sulliene perspective, à laquelle on ne croyoit plus, parce que trop souvent elle fut promise, sans les moyens de la réaliser.

Aujourd'hui, ces moyens existent ; l'heureux accord de la sagesse, du génie et de l'héroïsme, cimenté et célébré par l'opinion publique, nous garantit les succès des travaux du gouvernement provisoire de France. Les engagemens de ses législateurs, de ses consuls, seront remplis. Notre attente ne sera point vaine ; les espérances d'un grand peuple qui dépose en leurs mains ses intérêts les plus chers ; celles des états qui s'associèrent à ses destinées, ne seront pas déçues.

Lorsque vous présentez aux autorités helvétiques la notification d'un événement si mémorable, vous leur offrez, citoyen, un gage précieux, mais non imprévu, des intentions pures qui animent les nouveaux magistrats de la république française. Il étoit de la dignité de votre gouvernement régénéré, d'indiquer à-la-fois, par ce prompt témoignage de sa bienveillance, et son regret des illusions qui furent momentanément la source des plus pénibles alar-