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journal de marie lenéru

marche avec le pied et surtout pas plus utile — elles seraient bien obligées de prendre l’initiative d’autre chose.

S’il faut à une femme des occupations d’une humilité rassurante, la cuisine au moins a son charme et la tenue savante de la maison à laquelle elles n’atteignent pas une fois sur cent. Mais ces deux choses réclament encore un trop grand usage de l’intelligence. Après cela, si on ne sait ni causer, ni lire, ni faire de la musique, qu’on aille chez les pauvres, parbleu ! et à l’Église. Mais la charité et la piété un peu fortes sont aussi plus en dehors de leur portée qu’on ne le croit.

Disent-ils assez de mal de « notre littérature actuelle » ! Où trouver pourtant des talents plus intelligents, plus travaillés, plus originaux ? J’aime mes contemporains jusque dans leurs verrues.

Jour affreux. Je déclare alors ma mauvaise humeur et dis en plaisantant toutes les outrances trop fortes pour qu’on y croie et qui me permettent de me lamenter incognito. On trouve cela très drôle : « Tu devrais bien être de mauvaise humeur tous les jours ». Ô Molière, comme vous deviez être drôle quand vous passiez pour de bon, entre les chapeaux pointus et tout l’attirail de la cérémonie !

Comment je me comporte avec mes lectures dont ils s’étonnent : les auteurs qui voient grossier, qui