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JOURNAL DE MARIE LENÉRU

cramentelles de ses « idées dernières » y communiant chaque jour, n’a aucune raison de s’émouvoir pour le saluer ici ou là. Pas plus que saint Louis n’en trouvait à quitter le Saint-Sacrement pour l’annonce dans la rue d’un passage de Jésus-Christ.

À M. B. Moi, tant pis ! j’ai besoin qu’on m’estime, pour ne pas dire plus, car je mets aussi dans mes préférences un sentiment très voisin de l’admiration. Je n’aime que ce qui est supérieur, pour me rendre j’ai besoin d’être séduite…


20 septembre.

Je suis amortie. Parfois j’ai peur de guérir, épouvantée du travail de la réparation.

Je n’ai plus rien à dire.

Pour des aperçus nouveaux dans ma psychologie, pour repêcher ce Journal en train de tomber il faudrait guérir.

Je passe la main, avis à ceux qui ont gagné à la loterie de la Ste-Guillotine…

Encore s’il n’y avait pas la musique ! Je ne pardonne pas la musique. Ce qu’il m’en est resté ! J’en suis poursuivie. Tout un jour les rhapsodies hongroises de Liszt, les sonates de Beethoven. Je n’en étais pas hélas ! à jouer encore les symphonies. Le Largo de la Schiller Marsch que j’aimais tant petite fille.