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JOURNAL DE MARIE LENÉRU


20 février.

Mme de Staal, Mlle Delaunay, quel charmant sauve-l’honneur pour la catégorie des jeunes filles d’un certain âge. Elle disait dans son portrait par elle-même : « Sa folie a toujours été de vouloir être raisonnable, et comme les femmes qui se sentent gênées dans leur corps s’imaginent être de belle taille, sa raison l’ayant incommodée, elle a cru en avoir beaucoup ». Et devant les affres de l’établissement, sa jolie manière de fière partie contractante : « Je, lui fis comprendre que, dans ma situation, à l’âge où j’étais parvenue, on ne me pardonnerait de changer d’état que pour une fortune qui paraîtrait extrêmement avantageuse, et qu’enfin j’étais comme ces antiques qui augmentent de prix par leur ancienneté.

Seulement il fallait rester Mme Delaunay, la fortune de Staal ne valait pas une femme d’esprit.

Je n’ai aucune idée préconçue sur l’amour dont je me défie intensément comme de toute collaboration. Un mariage élégant entre mortels chic, fiers l’un de l’autre, assez raffinés pour tout sauver de leur vie par l’intelligence de la mort. Je ne lui découvre pas d’autre forme souhaitable.

Qu’est-ce qu’il y a dans certains livres ? Ce n’est pas le style, ni le reste ; du talent, il y en a aussi