Page:Journal de la liberté de la presse et Le Tribun du peuple.djvu/502

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» cette fatale institution sont trop profondes et tien- » nent a tout ; elles sont désormais inextupables chex » les grands et vieus peuples… « La possibilitě évenluellë du retour à cet ordre de a choses si sımple et si doux (l’état de communauté) » n’est qu’une rêverte PEUT-ETRE…. » Tout ce qu’on-pourroit esperer d’atteindre, ce seroit » un dégré supportable d’inégalité ðansles fortunes.. Je conteste l’opinion qu’il nous eút été plus avantagetrx d’être venus moins tard au monde pour accomplir la mission de désabuser les hommes, par rapport au pré- tendu droit de propriété. Qui me désabusera, moi, de l’idée que l’époque actuelle est précisément la plus favo- rable ? qu’elle l’est infiniment plus que ne l’eût été celle d’il y a mille ans ? D’abord, est-ce d’ordinaire avant que le mal d’un abus se fasse sentir qu’on songe à le dé- truire ? Or, les hommes, toujours imprévoyans, quand ils out laissé introduire le droit de propriété particulière, n’ont pas pressenti tous les incony énients qui alloient en résulter. Leurs Inmières d’alors, leur inexpérience pouvoient guères leur permettre ce calcul, Et lors même qu’on leur eût crié : Vous étes perdus si vous oublies qae les fruits sont à tous, et. la terre à personne, je doute qu’ils eussent rien écouté, ou bien ils ne l’auroient pas vonlu croire, D’ailleurs, les résultats funestes ayaut été long- tenms sans devenir très-sensibles, on u’auroit pas en meillenr compte, au bont de quelques centaines d’anuées, de venir proposer la réforme, Ensuice, qnand le mal s’est bien fait sentir, il s’etoit glissé imperceptiblement arrivé à devoir le juger tout naturel, on ne savoit plus trop d’ou il v enoit ; il résultoit de toutes circonstances qu’on étoit accoutumé à voir, que l’on prenoit pour l’ordre immuable et fatal : l’ignorance, la superstition et l’autorité s’étoient liguées pour empêcher qu’on n’en démélát la vraie cause, ou qu’on ne se mit en puissance de l’atta- quer. Mais aujourd’hui, quand la gangrène a étendu ses ra- vages au point qu’il ne lui reste plis rien à dévorer, quand le penple entier a été réduit, d’abord, à deux onces da pain par jour, ensmite à le payer 60 francs la livre ; quand la masse, le plus graud nombre a été forcé à vendre ses dernières guenilles pour s’en procurer, à s’en passer tout-à-fait quand tout a été vendu ;

Quand ce Peuple est éclairé, capable d’entendre et disposé par sa position à saisir avec avidité cette vérité précieuse : Les fruits sont à tous, la terre à personne ; et quand Antonelle se trouve là, et lui dit encore : L’état de communauté