Page:Journal de voyage d'un Troyen en Extrême-Orient et autour du monde.djvu/128

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d’autant plus qu’ils vont frapper dans le bordage de notre bateau et si leur groin ou leurs pattes sortent du panier ils risquent fort de recevoir un gnon et d’être écorchés. La mer est forte et à chaque instant une lame passe par-dessus les bateaux qui nous entourent. Quelques-uns sont déjà à moitié pleins d’eau et on craint que les cochons du rang de dessous ne soient noyés ; aussi les bateliers vident-ils l’eau tant qu’ils peuvent ; ce sont des Chinois qui font ce travail et il faut voir avec quelle ardeur.

Pour le chargement des bœufs, cela ne se passe pas aussi bien. Comme il n’y a pas d’accessoires, on met simplement une corde double sous le ventre du bœuf, près des épaules ; on l’enlève ainsi en lui tirant la tête vers le bateau par une corde passée aux naseaux.

Faut voir l’ahurissement des pauvres bêtes ! Enfin, à deux heures, le chargement est fait et nous levons l’ancre. La mer promet d’être forte. Nous sortons du détroit d’Haïnan, juste à la nuit, nous sommes passés près de forts brisants, ce qui serait dangereux dans l’obscurité ; la route nouvelle se trouve maintenant donnée nous sommes en pleine mer, nous pouvons dormir tranquilles.