Page:Journal de voyage d'un Troyen en Extrême-Orient et autour du monde.djvu/162

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col en celluloïd est tout cassé et jaune comme une orange. Mes effets sont d’un froissé inimaginable et quand je sors affublé de tout cela, c’est une hilarité énorme. Mais les autres sont bientôt logés à la même enseigne et, quand nous revenons au bateau, nous avons l’air d’une bande de chiffonniers. Nous nous précipitons dans nos cabines, mais il n’y a rien de dérangé. Somme toute, c’est une fumisterie, cette désinfection, et, ça ne peut donner d’autre résultat que de contrarier les passagers et leur abîmer leurs effets. Enfin, c’est passé, nous allons être tranquilles, trop tranquilles pendant huit jours. Je vais pouvoir étudier l’anglais ; la jeune miss qui parle bien français, m’offre de parler avec moi, car elle désire aussi se perfectionner en français. Le dîner se passe en faisant des allusions aux incidents de la journée ; la soirée également, et chacun va se coucher, résigné.


Samedi 23 avril.

Il fait un temps superbe, c’est au moins une compensation. En allant sur le pont, je vois les matelots en train de gréer deux petites embarcations du Rohilla. J’apprends que le capitaine a donné l’ordre de préparer ces bateaux pour que nous