Page:Journal de voyage d'un Troyen en Extrême-Orient et autour du monde.djvu/171

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lade de la peste, était mort deux jours après notre arrivée, de là les mesures rigoureuses prises. Nous avons été gardés nuit et jour par un petit sampan contenant un garde japonais. Mais des provisions fraîches sont apportées tous les matins et le poisson surtout est délicieux. Après le tiffin de une heure, nous partons en canot. C’est moi qui tiens la barre et, comme arrive un grand bateau de guerre allemand, nous obliquons un peu pour nous en approcher. Ils ont adopté les couleurs anglaises, ce qui fait bisquer mes compagnons ; bateau blanc et cheminées jaunes, et quand on reconnaît que c’est un allemand : « Allons-nous-en, dit l’un, ce n’est qu’un allemand ».

Ils m’avouent que depuis quelque temps ils n’ont aucune sympathie pour les Allemands, tandis que pour les Français, c’est différent. Je tiens donc la barre du canot et oblique brusquement du bateau allemand vers le sanatorium. Nous montons à la terrasse que nous avons adoptée pour faire le thé et nous nous mettons immédiatement en quête de bois mort pour faire le feu. Chacun s’y met, même la jeune miss qui revient au bout d’un bon moment avec une brassée de bois bien coupé. Un officier est avec elle et en a encore plus. En cherchant, ils sont arrivés à un endroit où des bûcherons avaient préparé du bois pour mettre