Page:Journal de voyage d'un Troyen en Extrême-Orient et autour du monde.djvu/41

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long des joues. Je calcule que, pendant ce temps, il aura fait environ 6 kil. ½. Il faut du courage pour s’astreindre à cet exercice sur un bateau et par cette chaleur.

L’après-midi, j’ai fait la connaissance d’un passager qui va en Australie faire des achats de laine pour une maison de Roubaix. Il me raconte qu’il fait ce voyage pour la quatrième fois et me donne des renseignements intéressants sur le pays.

Pendant que je me promenais sur le pont, un Hollandais très correct, la boutonnière ornée d’une rosette violette, m’aborde et m’emmène à l’écart en me disant qu’il voudrait me demander un service. Volontiers. Il m’exhibe un volumineux manuscrit : c’est une sorte de rapport qu’il a fait en français, et il me lit deux ou trois phrases en me demandant si c’est bien écrit. Je lui indique quelques corrections et m’offre à réviser avec lui tout le travail. Il accepte avec joie et nous voilà installés dans la salle à manger, occupés à lire son ouvrage qui est une étude très documentée sur l’administration et la colonisation à Java. Cette occupation va me distraire et prendre une grande partie de mon temps jusqu’à la fin de la traversée. Qui m’eût dit qu’un jour je redresserais les fautes de français d’un fonctionnaire de Batavia ?