Page:Journal de voyage d'un Troyen en Extrême-Orient et autour du monde.djvu/79

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la pluie tombe avec violence, c’est un déluge et c’est le cas de dire : « Voilà la promenade à l’eau ». Alors, il faut rester sur sa chaise longue en attendant 8 h. ¼ pour aller dîner. C’est mortel, cette attente.

La vie à Java est une vie de plante. Enfin l’heure du diner sonne, nous nous retrouvons ensemble et il est 9 h. ½ quand nous sortons de table ; comme le bateau repart demain, je dis adieu au docteur et à sa femme et vais causer avec M. F… Pendant le dîner, sa femme, qui parle peu le français, me fait comprendre combien elle est triste en pensant que je retourne vers l’Europe dont elle se sent exilée, demain elle va pleurer. Pauvre petite femme, son mari est aux petits soins pour elle, mais elle regrette son pays et se fera bien difficilement à la vie de Java.

M. F… propose une promenade à pied sur le trottoir en face l’hôtel et nous sortons comme nous sommes (tête nue). On sort beaucoup tête nue le soir à Batavia : il fait si doux, même après la pluie.

Comme je n’ai pas vu la Koningsplein, il veut absolument que j’y aille, aussi il appelle un sados et nous y montons tous trois ; nous arrivons à la Koningsplein, sorte de place herbue, mais sans arbres, bien plus grande que le Champ-de-Mars. C’est pour former au milieu de la ville, un immense réservoir d’air pur. Une