Page:Journal de voyage d'un Troyen en Extrême-Orient et autour du monde.djvu/82

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Nous arrivons à la gare de Priok. Je gagne le quai où se trouve le Godavery, je monte à bord et je retrouve tous les officiers surpris de me voir revenir si vite. Mais l’affluence est grande et il va falloir être deux dans ces petites cabines. Je vais trouver le commissaire et obtiens d’avoir une cabine de 2me, mais à trois couchettes pour moi tout seul. Comme en outre elle est à tribord, j’aurai seulement le soleil du matin.

Je m’installe ; il y a trente passagers de première, on a dû faire deux tables, celle du commandant et celle du commissaire. Je suis à la première, tout près du commandant, à côté de l’agent de Singapour qui revient d’un congé. Nous faisons un peu connaissance.

Après déjeuner, je veux aller faire la sieste, car je me sens un peu fatigué, mais il fait trop chaud et je ne puis dormir. Je remonte sur le pont et attends patiemment le dîner. Cette fois, il faut se mettre en noir. Le dîner se passe assez gaiement ; j’ai pour voisin un Russe polonais très drôle, il parle mal le français et n’arrête pas de causer. Après dîner il me raconte ses affaires. C’est un ingénieur des mines qui vient de passer sept mois à Java à faire des recherches de mines d’or, il emporte des échantillons et va tâcher de fonder une société pour l’exploitation d’une mine.