Page:Journal des économistes, 1843, T7.djvu/11

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saines vérités de l’économie politique n’ont pas un instant cessé d’être respectées.

Et pourtant mille questions diverses ont été traitées dans ce journal. La liberté de travailler et de produire a été défendue avec énergie. Le projet d’union avec la Belgique, l’association douanière de l’Allemagne, l’association du Midi, ont maintes fois fourni au journal l’occasion de défendre les principes de la liberté des échanges, que des articles ex professa sur le régime protecteur ont développés.

Les intérêts agricoles, si respectables, ont été défendus par la question des vignobles, celle des défrichements de forêts, celle des bestiaux et des droits d’entrée dans les villes, celle des sucres, dont le journal a présenté la solution adoptée plus tard par les Chambres. Une notice statistique détaillée sur le blé a complété la série des articles relatifs à l’agriculture.

Les voies de communication n’ont point été négligées. La grande lutte de l’État et des compagnies, dans la question des chemins de fer, a plusieurs fois offert l’occasion d’appliquer les vues émises dans un article spécial sur la centralisation et les dangers de ses écarts.

La question coloniale a eu son ample part dans le Journal des Économistes. L’émancipation des esclaves, le droit de visite, le monopole des gommes, l’occupation des îles Marquises, quelques notes sur la Polynésie, le compte-rendu des derniers événements de la Guadeloupe, et à cette occasion l’histoire de la colonie et son avenir, ont prouvé que le journal n’accepte pas dans tout son rigorisme impitoyable cette dure mais profonde sentence : « Périssent les colonies plutôt qu’un principe. »

L’état précaire du travail n’a pu échapper aux investigations du Journal des Economistes. Tout en condamnant les inapplicables remèdes que quelques hommes plus généreux qu’instruits proposent, il n’a pu méconnaître le fait de la misère. Il a démontré, par une analyse rapide des mille lois rendues en Angleterre pour la régularisation des salaires, qu’aucun des remèdes proposés aujourd’hui n’est nouveau, que toutes les idées dites modernes ont été tour à tour appliquées, et une suite d’articles intitulés Travail et charité a eu pour but de signaler les faits et de garantir l’avenir des malheurs du présent et des erreurs passées qui les ont causés. Un travail considérable sur les anciennes corporations est venu compléter les preuves déjà données de l’impuissance des règlements.

Les questions financières ont eu leur tour. La loi sur la refonte des monnaies a été discutée avec maturité ; les mesures financières de sir Robert Peel ont été exposées avec clarté ; l’examen comparatif des budgets de 1830 et de 1843 vient de compléter cette série.

La morale économique n’a pas non plus été négligée. De nombreux articles sur le travail des enfants dans les manufactures, sur les pensions de retraite des fonctionnaires civils, sur les monts-de-piété, sur