Page:Journal des économistes, 1848, T20.djvu/118

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est une science d’ observation qui s’61eve, par F6tude des faits, h la hauteur des principes. On peut disputer sans doute k perle de vue sur les consequences, mais les notions premieres sont fermement assises, Elles se propagent chaque jour davantage dans tous les rangs de la soci6t6, et forment d6ja un veritable catechisme.

« Le monde moral a ses lois qu’aucun esprit droit ne conteste. Pourquoi l’ordre des inter&s, ce monde qui touche par tant de points au premier, n’obeirait-il pas, dans son developpement, a une loi semblable? Et si la loi existe, la science n’en est que la description. L’économie politique enseigne comment se forment et se distribuent les richesses. Elle embrasse le m6me domaine que l'activité de l'homme : l'agriculture, l’industrie, le commerce, les capitaux, les salaires, les institutions de credit. Elle recherche les voies dont se sert la Providence pour augmenter l'aisance et pour diminuer la misere. En un mot, elle est au travail ce que la morale est a la conscience : en eclairant la production, elle concourt a ses progres.

« Le gouvernement républicain, qui a pour objet l'amelioration morale et matérielle du sort du plus grand nombre, ne peut pas dedaigner, corame on vient de le faire en son nom , les donnees de l’économie politique. Plus heureux que les monarchies, son origine lui fait une loi du mouvement et du progres. Qu’il marche done, mais qu’il ^claire sa route par les enseignements de la science. Dans ce besoin universel de reformes qui devient aujourd’hui une tempête, l'economie politique est le fanal des sociétés. On peut, citoyens, en méconnaître le bienfait, mais on n’empfichera pas le public de tourner ses regards vers la lumière.

« Nous avons l'honneur d’être, citoyens, avec la plus parfaite considération, vos très-humbles serviteurs,

« Les membres presents a Paris : H. Passy (de l'Institut), Léon Faucher, V. de Tracy, Horace Say, Ad. de WatTEVILLE, H. DlJSSARD, d’HARCOURT, PaILLOTET, AnISSON-Duperon, Wolowski, L. Reybaud, Joseph Garnier, Ad. Blaise, Rodet, C. Cheuvreux, Guillemin, Ale. Fonteyraud, Villerme (de l'institut), Ch. Dunoyer (de l’Institut) , Vivien (de I’lnstitut), G. Dupuynode , G. Masse, Ch. Verge, L. Leclerc, Guillaumin, Ch. Renouard, Monjean, Molinari, P. Clement, Ch. Coquelin. »

M. de Lamartine, qui repr&entait le gouvernement provisoire, a répondu a la deputation avec cette amabilité et ce charme de parole qui lui sont habituels. II a parte dans des termes tels que les membres de la Sociéte d'économie politique ont ducroire que la suppression de la chaire du college de France devait être attribute a une erreur plutôt qu’a une determination refl6chie de la part du gouvernement provisoire. L’avenement de la Republique, a dit M. de Lamar-