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116 JOURNAL DES ECONOM1STES. tine, ne peut qu’6tre tres-favorable aux 6tudes 6conomiques, qui devront avoir une place marquee dans nos principals Faculty. Mais le Monileur a donn6, de la r^ponse de I’honorable membre du gouver- nement provisoire, un texte qui ne s’accorde nullement avec ce qui nous en a it& rapport^, et nous n’avons pas 6te peu surpris a la lec- ture du journal officiel, qui metdans la bouche de M. de Lamartine les paroles suivantes : « Messieurs, je ne puis me persuader que les intentions si ^clairees et si larges de mon excellent collegue et ami, M. Carnot, aient 6t6 bien comprises par la Society des 6conomistes. II ne saurait entrer dans la pensfe d’un gouvernement fond6 sur le travail et Intelligence, d’imiter des 6poques d’intol6rance, de nier a une science naissante son droit d’^clairer les esprits et les int^rfits, et de mettre le pied du pouvoir sur aucun germe de verite pour T&raser : non, je suis sur, au contraire, que l’intention du ministre a 6t6 de multiplier sous d’autres formes Tenseignement de cette science, qui n’est plus seule- raent une science speculative, mais qui doit devenir, selon moi, une science administrative. Mais cette science, citoyens, ne doit plus fitre, comme autrefois, la science de la richesse. La R^publique d^mocratique doit et veut lui donner un autre caractere. Elle veut en faire la science de la fraternity la science par les proc6d£s de laquelle non-seulement le travail et ses fruits seront accrus, mais par laquelle une distribution plus g^n^rale, plus equitable, plus universelle de la richesse s’accomplira entre le peuple tout entier. L’ancienne science ne s’occupait qu’a faire des individus riches j la nouvelle sappliquera a faire riche le peuple tout entier. « Entre les theories qui se pr^sententpour atteindre ce but, il y en a de fausses, il y en a de douteuses, il y en a de vraies; c’est a vous de pr£ceder le gouvernement pour I’eclairer dans le choix desmoyens pratiques d’exciler le travail et d^lever la condition des masses sans diminuer faisance des industriels, des proprietaires, sans attenter surtout a la liberty des capitaux, qui disparaissent aussitdt qu’on me- nace leur ind^pendance. fc Concilier la propria, ce fondement de la famille, cette source de la population, cette Emulation de Tagriculture, avec la liberty du travail, Taccroissement des salaires, voila leprobleme; tout autre est mal pos6; c’est une subversion au lieu d’une amelioration. La R6pu- blique n’est pas n^e pour d&ruire, mais pour am&iorer les conditions du travail et de la propriety. (f Ce probl&me, etudiez-vous a leresoudre dans Fesprit de la R6- publique nouvelle et r^gulifcre que la France veut et qu’elle aura, et n’oubliez pas que, pour leresoudre, il faut ecrire au-dessus de toutes nos theories un principe divin qui les consacre : Dieu, le Peuple et la Fraternity ! »