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NOTICE
SUR
LES BANQUES DE L'ÉTAT DE NEW-YORK.


Nous avons eu plusieurs fois occasion de rappeler que les banques des États-Unis, sur lesquelles on a presque toujours le tort de raisonner d’une manière trop générale, ne sont pas instituées d’après un système uniforme, applicable dans toute l’étendue de l’Union. Chacun des États qui composent la grande Confédération américaine a sur ce point ses lois particulières, et souvent la distance est très-grande du régime de l’une au régime de l’autre. Il y a loin, par exemple, du système en vigueur dans les États de Massachusetts et de Rhode-Island, où les banques s’instituent à peu près librement et sans aucun contrôle, à celui qui prévaut dans quelques États de l’Ouest, où il n’existe qu’une seule banque privilégiée, instituée sous l’autorité ou même au nom de l’État.

Or, parmi ces systèmes, il en est un qui se distingue de tous les autres, sinon par sa perfection, du moins par son originalité. C’est celui qui est en vigueur dans l’État de New-York.

Nous allons tâcher d’esquisser les principaux traits de ce système, peu connu en France, malgré la fréquence de nos relations avec la ville de New-York, et d’autant plus digne de l’être, qu’il parait avoir inspiré quelques-unes des dispositions de l’acte présenté, en 1844, par sir Robert Peel, et adopté par le Parlement anglais.

De bonne heure, l’État de New-York paraît s’être proposé de résoudre législativement un problème que, selon noirs, la liberté seule résoudra dans la mesure du possible ; celui de rendre la circulation dit papier des banques aussi sûre que la circulation des monnaies d’or et d’argent, tout cri permettant cependant des émissions aussi fortes que les intérêts du commerce l’exigeraient. Ainsi que le déclarait encore assez récemment le contrôleur des finances, dans son rapport du 31 décembre 1849[1] : « Créer un médium circu-

  1. Ce rapport, fort intéressant, a paru tout entier dans le numéro du New-York-Herald du 7 janvier dernier, que nous devons à l’obligeance de M. Aubry (des Vosges), représentant du peuple. Nous avons emprunté à ce document plusieurs des détails qui suivent, en y ajoutant toutefois des renseignements puisés à d’autres sources.