Page:Journal oeconomique - avril-juin 1752.djvu/245

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tiennent lieu de champs labourables & de prairies ; qu’elles fourniſſent en été & en hyver la nourriture néceſſaire à ſes rennes, en un mot qu’elles ſont, ſinon l’unique, du moins le principal ſoutien de toute ſon œconomie. Dans la Bothnie ſeptentrionale on ſçait ramaſſer cette mouſſe & en mêler en hyver dans le fourrage des beſtiaux, qui par ce moyen sont bien nourris, au lieu que ceux des autres payſans Suédois meurent d’inanition, & ont de la peine à ſe ſoutenir de bout dans cette ſaison, quoique tous les rochers qui ſont autour de leurs habitations ſoient couverts de la même mouſſe. Dans les nuits de la plus rude ſaiſon le Lappon repoſe dans un lit fait avec de la mouſſe aux ours, pendant que les pauvres Suédois meurent de froid dans leurs forêts. Celui-là fait ſervir la mouſſe des marais de couche, de lange, de couverture & de couſſin à ſes enfans ; & en effet elle eſt plus douce que la ſoye de nos berceaux, & très-propre à garantir le corps tendre de l’enfant de l’acreté de l’urine. L’Iſlandois a trouvé le ſecret de