Page:Journal oeconomique - avril-juin 1752.djvu/248

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on pas tirer parti de la ſanicle, de la graſſette ? Le romarin ſauvage, ledum, ne pourroit-il pas être employé avec avantage ?

Les principes de la Botanique appliqués à l’œconomie, mettent en état de cueillir & de ſerrer toutes choſes dans leur tems. Une perſonne à qui la Botanique n’a pas fait connoître la petiveria ne pourra jamais deviner pourquoi à la Jamaique la viande en certains tems, ſur-tout dans une grande ſécheresse de l’été, a un goût ſi amer qu’on ne peut en manger, & à plus forte raiſon en faire proviſion ? Comment ſçaura-t-elle d’où vient que les grives mangées en certains tems & en certains lieux, lachent le ventre, quand elle n’aura pas appris que c’eſt l’effet du nerprun, que ces oiſeaux aiment beaucoup ? Comment découvrira-t-elle la cauſe qui en quelques endroits fait mourir les beſtiaux ſubitement, quand au printems on les mene paître pour la premiere fois, en ne connoiſſant pas la propriété funeſte de la ciguë ? Comment pourra-t-elle choiſir de bon bois de charpente pour