Page:Jules Bois - Visions de l'Inde.djvu/150

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
136
VISIONS DE L’INDE

les parents restent graves, accroupis sur leurs talons. Des jeunes filles passent avec des diadèmes sous leur voile doré. Maintenant les tuniques blanches, que le carnaval du Dieu Chrisna a tachées de rouge, se pressent dans la rue, et des amis gentiment, marchent à côté l’un de l’autre, les doigts de leurs mains entrelacés. (J’ai vu souvent ce gracieux geste dans l’Inde.) Des porteurs fléchissant soutiennent la tige de bois où est suspendue par des cordes une planche sur laquelle se blottit une femme de haute caste sortie pour faire quelque achat avec son enfant. Il est difficile de l’entr’apercevoir, car, ce palanquin barbare est voilé par une étoffe épaisse, et donne ainsi l’impression de ces coquetières d’œufs, que l’on vous sert en Angleterre, recouvertes d’une poule en drap !…

Une fenêtre est ouverte, un visage de tentations apparaît brouillé, comme la peau d’une olive ; des bijoux brillent, moins que les yeux de désir et que le sourire aux dents roses… Le cocher fait un geste… Mais la bayadère s’affole, agite les bras avec des signes d’épouvante et de refus… Elle disparaît. La fenêtre est close… Notre voiture, qui s’était arrêtée, repart…

— Qu’y a-t-il ? questionne avec irritation le globetrotter.