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VISIONS DE L’INDE

— Le bien sort du mal, le mal sort du bien. Toute action est inutile. Tout amour est un esclavage. Non seulement les passions désordonnées mais les naturelles affections. J’ai mis beaucoup de temps à déraciner mon amour pour mon père et ma mère. Dans l’Inde, le père et la mère sont comme des divinités ! Mais j’ai fini par arracher cette dernière fibre humaine ; car je savais que, la gardant, il me faudrait mourir pour renaître encore. J’ai adoré ma patrie, je l’ai vue grande, débordant sur toute la terre, puis, elle s’est épuisée comme un arbre qui a trop porté de fleurs et de fruits. J’en ai souffert, d’abord, mais qu’importe ? La Loi irrésistible conduit les choses. Rien n’est éternel et permanent que la Substance, l’Être inconnaissable où je suis plongé… Le phénomène et tout l’univers changeant sont illusions… Maintenant l’Ouest est notre maître, mais son triomphe sera moins beau et plus court… Sa lumière s’éteindra, pour que la nôtre recommence.


IX

Le feu allumé par des paroles et l’invisibilité.

Il prit une tringle de fer, agita les derniers tisons,