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VISIONS DE L’INDE

native et britannique, les serviteurs et la suite des rajahs.

Un camp immense fut dressé dans la campagne : il occupait cinquante milles carrés ; deux cent cinquante mille hommes y vécurent sous cent mille tentes ; de puissants fanaux électriques planaient sur cette installation sommaire et féerique. Le seul prix des illuminations revint à quarante-cinq mille livres sterling ; et, pour apporter la nourriture, deux mille chameaux et quatre mille wagons de bœufs furent mobilisés.

Le plus imposant de tous les travaux récents effectués à l’occasion du Durbar était un vaste « auditorium » qui servit à la cérémonie du couronnement ; il pouvait contenir jusqu’à 15, 000 personnes. Mais la pompe asiatique éclata plus spécialement dans le camp des chefs natifs. Les luxueuses tentures, les tapis de prix, les bijoux étalés, les écuries d’éléphants, tout le prestige esthétique et opulent de l’Inde ancienne éblouirent à jamais les yeux du visiteur.

Les fêtes durèrent jusqu’au 10 janvier ; l’Angleterre prouva qu’elle tenait à éblouir, par la somptuosité et la magnificence, ces peuples las d’une civilisation trop reculée et qui, comme des vieillards retombés en enfance, n’admirent que le luxe et la force.