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VISIONS DE L’INDE

lentes antithèses créées par le hasard. Ces choses, plus vieilles que lliistoire, je les examine en compagnie de ce grand enfant qui appartient à la plus jeune des races du monde. Tandis que la rêverie me fait planer avec le manteau de Faust sur les Delhis monstrueusement antiques, et que par la pensée je m’incarne en les citoyens divers de ces cités abolies, ma personnalité la plus externe écoute ce correct New-Yorkais me remercier de l’excellente idée que j’eus d’associer nos promenades en ce jour, car, me dit-il, « mon père serait content de me voir faire des économies : guide, voiture, restaurant, nous partagerons tout. De plus, à deux, on peut mieux se défendre contre ces quémandeurs et ces pillards. »

Je hoche la tête par politesse. Il insiste ; « Nous irons voir les bayadères ensemble, continue-t-il. Oh ! non pas pour les plaisirs défendus… Mon père, avant le départ, m’a fait lire des ouvrages de médecine qui m’ont mis en garde… seulement pour les voir danser meilleur marché. »

Cependant le vertige me gagne plus encore la pensée que la tête. Du haut du Kétub, j’ai entrevu la vanité des empires et des races, des religions passées et des civilisations futures. J’ai supposé qu’un jour — dans quelque vingtaine de siècles seulement ? — des étrangers en voyage, au dernier étage